Le quartier des Rémys (historique)

plan ancien

Le quartier des Rémys à est un des plus vieux quartiers du village d’Auvers-sur-Oise, il se situe le long de la rive droite de l’Oise, abrité des vents du nord-ouest par la falaise qui termine brutalement le plateau du Vexin.
Cette délimitation fut longtemps propice au développement de l’habitat troglodytique et à l’exploitation des carrières pour la construction locale.
Le premier document historique que nous possédons sur Auvers remonte au commencement du IXe siècle.
Le pays était alors la propriété de la célèbre Abbaye de Saint-Denis.
Il existait un pont en bois à cette époque à Auvers et nous sommes fondés à supposer que ce pont était placé en travers de l’île de Vaux, au bas de la rue Rémy, qui a porté longtemps le nom de Vieille-Rue puis le nom du quartier qu’elle traversait, Les Rémys.
Le prolongement de cette artère vers Hérouville, nommé Chevalrue, s’appelait autrefois Chevesrue, c’est-à-dire la rue principale (cheves, féminin de chef).
Continuant sur la rive gauche de l’Oise par les ravins de Bonneville, ce chemin allait rejoindre la chaussée Jules-César pour gagner Saint-Denis et Paris.
La rue Rémy fut très importante à cette époque, puisqu’elle permettait de relier Beauvais à Paris.
A l’origine, le quartier des Rémys n’est pas très grand, puisque sur une carte dressée par M.Henri Mataigne, historien d’Auvers pour servir l’histoire d’Auvers antérieurement au XVIIe siècle, seule une parcelle de terre située au coin de la Chevalrue et de la rue Gachet actuelle jusqu’à la grande route portait ce nom, lequel, vraisemblablement venait du nom de la famille propriétaire de ce lopin.

Carrefour de la rue Rémy et de la rue François Villon (début du XXe siècle)
P1060821 Carrefour de la rue Rémy et de la rue François Villon (début du XXe siècle)

 

Plus tard, ce lieu-dit comprit toute la rue Rémy jusqu’à l’Oise.
C’était un quartier essentiellement rural qui le resta longtemps.
Cinq ou six fermes existaient, rien que dans la rue Rémy et l’on n’y trouvait ni maison seigneuriale, ni château, comme dans les quartiers de Chaponval, des Vallées ou de l’église. C’était un quartier paysan.
Le pont d’Auvers fut détruit au mois de novembre 885, lors d’une formidable invasion des Normands qui prirent Pontoise et assiégèrent Paris pendant prés d’un an.
A la suite d’une pareille secousse, où le royaume de France faillit succomber, toute transaction commerciale fut suspendue et les campagnes abandonnées par les habitants, qui cherchèrent asile dans les forteresses ça et là.
Pendant prés d’un demi siècle, ce fut une succession de guerres civiles et de bouleversements : l’abbaye de Saint-Denis, obligée de se mettre sous la garde des grands seigneurs, qui plus tard devinrent rois de France, vit son domaine en partie aliéné pour récompenser ses défenseurs.
Lorsque recommence l’histoire d’Auvers, en 1073, le village appartenait au domaine royal jusque à la révolution ou toutes les dépendances du domaines furent vendues par lot aux plus offrants.
La destruction du pont de la rue Rémy déportera peu à peu le centre du village vers le nord-est où le franchissement de la rivière se fera par un bac puis à partir de 1828 par un nouveau pont face à l’église.
Le vieux quartier de la rue Rémy gardait néanmoins tout son caractère, avec ses impasses pittoresques, ses chaumières et ses habitants très attachés à leur quartier et ses coutumes.
L’histoire se perpétuera pour faire d’Auvers-sur-Oise le village qu’il est aujourd’hui s’étirant de Pontoise à Butry-sur-Oise.

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